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En immersion

La côte occidentale, rocheuse, granitique, déchiquetée offre une mosaïque d’habitats propice à la biodiversité, mais rend aussi les conditions de navigation particulièrement difficiles lors de mauvais temps.

J1 - premier jour de terrain : bien que les conditions météorologiques soient dégradées, les opérations de plongées se maintiennent et les équipes de plongeurs décident même, lorsque les conditions forcissent, d’explorer des zones abritées comme le port de Carghjese ou de faire des prospections à partir du bord.

J6 : la météo se calme, les opérations reprennent normalement.

Si l’on pense connaitre près 2,1 millions d’espèces sur 6 à 10 millions d’espèces vivantes peuplant la Terre, ce sont les petits organismes qui comptent le plus grand nombre d’espèces. A titre d’exemple, chez les mollusques, 75% des espèces connues dans le monde mesurent moins de 10 millimètres. C’est pourquoi il est crucial de coupler la collecte à vue à des techniques d’échantillonnage dites « en vrac ». Les plongeurs échantillonnent ainsi « à l’aveugle », faisant appel à leur connaissance des habitats, des niches écologiques spécifiques des espèces, à leur connaissance empirique, ou tout simplement à leur flair. Les interstices rocheux sont aspirés, faune et flore fixées sont décollées des blocs rocheux, …  Bien que non perceptible par les plongeurs lors de leur échantillonnage, entre sédiments, grains de sables et débris coquillers se cachent une faune bien vivante et active de mollusques et crustacés, qui sera triée sous la loupe binoculaire de retour au laboratoire.

Compteurs des opérations plongées à la date du 17 mai 2021 (J7) : 8 brossages, 8 suceuses, 18 collectes à vue.

Echange avec Manuel Caballer Echange avec Manuel Caballer

Cette année, 4 plongeurs sont équipés de recycleurs, et pratiquent ainsi la plongée en « circuit fermé », leur conférant une plus grande autonomie sous l’eau que les scaphandres autonomes en « circuit ouvert », ce qui leur permet de mettre en œuvre des protocoles de récoltes « en vrac » jusqu’à 70 m. Les recycleurs présentent l’avantage d’éviter les bulles sous l’eau, et les plongeurs ont moins de risque d’effrayer la faune vagile échantillonnée. Pour les détails techniques de la plongée en recycleur, lisez l’article.

Depuis Carghjese jusqu’à la Pointe de la Revellata, plusieurs zones de conservation et de gestion se superposent sur un territoire géré conjointement par l’Office de l’Environnement de la Corse et le Parc naturel régional de Corse. Réserve naturelle de Scandola, Patrimoine mondial, Réserve de biosphère, Parc naturel régional de Corse et zone Natura 2000, ... autant de titres qui contribuent au rayonnement de la zone, à l’acquisition de connaissances sur la biodiversité et la mise en place de mesures de protection de l’environnement.

Pour en savoir plus sur la Réserve de Scandola, le PNRC, l'OEC.

Façade maritime du Parc naturel régional de Corse © PNRC Façade maritime du Parc naturel régional de Corse © PNRC

Le programme La Planète Revisitée en Corse participe à l’augmentation des savoirs naturalistes sur la biodiversité marine négligée au sein de ces territoires. Ces résultats seront publiques et accessibles sur les bases de données du Muséum national d’Histoire naturelle et sur l’Inventaire National du Patrimoine Naturel au fur et à mesure des études.

 Echange avec Thibaut de Bettignies Echange avec Thibaut de Bettignies

Au-delà de la plongée, les opérations de drague et chalut complètent l’échantillonnage « en vrac », à des profondeurs non exploitables par les plongeurs.

Compteurs des opérations de dragage à la date du 17 mai 2021 (J7), de 1m à 600 m de profondeur : 19.

Alice Leblond.