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Dernière mission terrain du programme La Planète Revisitée en Corse 2019-2021

Les scientifiques du programme d’exploration de la biodiversité La Planète Revisitée en Corse, réalisent du 10 au 28 mai 2021 leur dernière mission de terrain. Algues, invertébrés marins (crustacés, mollusques...) et terrestres (insectes et autres invertébrés) restent la cible principale de cet inventaire, qui aura lieu cette fois sur la côte occidentale depuis Carghjese jusqu’à la Pointe de la Revellata pour le volet marin, et dans u Capicorsu et la côte orientale pour le volet terrestre.

Plus de 80 personnes vont contribuer au succès de l’exploration des zones ciblées. Scientifiques, chercheurs, naturalistes, amateurs, logisticiens, pilotes, plongeurs, techniciens échantillonnent simultanément la côte occidentale (volet marin) et la côte orientale (volet terrestre), à la recherche de la biodiversité négligée, aux côtés des acteurs de la conservation qui contribuent pleinement à la réussite du projet.

Line Le Gall, chef de mission du volet marin La Planète Revisitée en Corse Line Le Gall, chef de mission du volet marin La Planète Revisitée en Corse
Julien Touroult, chef de mission du volet terrestre La Planète Revisitée en Corse Julien Touroult, chef de mission du volet terrestre La Planète Revisitée en Corse
Le volet marin

Depuis Carghjese jusqu’à la Pointe de la Revellata, prairies d’algues brunes, biotopes d’algues calcaires encroûtantes profondes, herbiers de posidonies, micro-estuaires, lagunes côtières, grottes sont explorés sur la façade maritime occidentale. Les mollusques, crustacés et algues constituent la cible principale de l’échantillonnage. Les prospections sont concentrées dans la tranche de 0 à 30 mètres de profondeur avec des incursions dans la tranche de 30 à 50 mètres par des plongeurs qualifiés. Différentes méthodes d’exploration sont déployées : la pêche à pied, des plongées couplées à des méthodes de prélèvement (paniers de brossage, aspirateurs sous-marin) et le déploiement de petits engins de pêche (dragues, nasses) pouvant aller jusqu’à 100 mètres de profondeur. Les échantillons sont ramenés rapidement au laboratoire installé pour l’occasion dans la salle d’exposition communale de la mairie de Portu Ota (ancien grenier gênois), où la chaîne de tri traite les spécimens vivants. Les organismes sont séparés par grands groupes taxonomiques puis photographiés vivants, leurs couleurs étant une aide essentielle à leur caractérisation.

L’expédition bénéficie de façon privilégiée des moyens à la mer et du savoir-faire des personnels de l’Office de l’Environnement de la Corse, et de ceux du Parc Naturel Régional de la Corse, gestionnaire de la zone, et tous deux partenaires scientifiques de l’opération.

Une partie de l'équipe La Planète Revisitée en Corse 2021, volet marin Une partie de l'équipe La Planète Revisitée en Corse 2021, volet marin © Sébastien Soubzmaigne
Le volet terrestre

Différents écosystèmes caractéristiques du capicorsu et de la côte orientale sont échantillonnés grâce à une série de méthodes, allant de la  recherche ciblée au piégeage systématique. Les sites d’intérêt pour la conservation de la biodiversité (Natura 2000, ZNIEFF…) sont les principales cibles : zones humides du littoral de Palo, Ovu Santu et Carrataghju, forêts de Pinia et de Serra di Scopamena (Valavo) et le marais de Purtiveghju.

Les efforts d’échantillonnage sont concentrés sur les groupes de faune et de fonge les plus riches en espèces ou les moins documentés, à savoir les diptères (mouches, syrphes...), les hyménoptères (abeilles, guêpes, fourmis...), les coléoptères (scarabées, longicornes, taupins...), les hémiptères (punaises...), ainsi que les neuroptères (chrysopes), dermaptères (perce-oreilles), blattes et orthoptères (criquets et sauterelles). D’autres invertébrés
tels que les mollusques terrestres (escargots), araignées et opilions, vers de terre, cloportes et myriapodes sont également objets de l’étude. Différents types de pièges d’interception ou attractifs sont utilisés, comme des tentes Malaise et des assiettes colorées..., couplés avec le tamisage de litière, le fauchage et battage de végétation et l’écoute des émissions sonores.

Pour cette dernière zone d’étude, les équipes, en partenariat avec les gestionnaires d’espaces, le Conservatoire du littoral et l’Office national des Forêts (ONF), profitent du soutien de la base aérienne 126 de Vintisari-Sulinzara.
 

Les partenaires

Le projet La Planète Revisitée en Corse est mené par le Muséum national d’Histoire naturelle (MNHN), la Collectivité de Corse (CdC) et l’Office français de la biodiversité (OFB), en collaboration avec l’Università di Corsica et le CNRS (Laboratoire Sciences Pour l’Environnement,  Laboratoire Stella Mare, Laboratoire Lieux, Identités, eSpaces et Activités), l’Office de l’Environnement de la Corse (OEC), le Conservatoire botanique national de Corse (CBNC), le Parc naturel u Capicorsu et de l’Agriate, l’Institut Français de Recherche pour l’Exploitation de la Mer (Ifremer), l’Office national des Forêts (ONF), le Conservatoire du littoral, le Parc Naturel Régional de Corse (PNRC) et l’Académie de Corse, avec l’appui de la  Communauté de Communes de l’Alta Rocca, l’Institution de gestion sociale des armées La Marana (IGESA), le Centre d’Études Sous-Marine de San Fiurenzu (CESM), le Centre Permanent d’Initiatives pour l’Environnement de Bastia (CPIE, U Marinu), le Shom, service hydrographique national,  l’infrastructure RECOLNAT, la base aérienne 126 de Vintisari-Sulinzara et la mairie d’Ota.

Les partenaires du programme La Planète Revisitée en Corse Les partenaires du programme La Planète Revisitée en Corse

Alice Leblond.