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Diversité d'araignées

Les araignées, sont représentées par plus de 700 espèces en Corse. Elles chassent, suivant les familles, avec ou sans toiles. Les errantes (sans toiles) sont actives soit le jour, soit la nuit, certaines poursuivent leurs proies, d'autres les attendent à l'affût. Les espèces à toiles confectionnent des pièges soyeux simples ou complexes, géométriques, en nappe, ou en tube.

La petite araignée-sauteuse Saitis est commune dans toutes les forêts de Corse. Le mâle tente, à distance, de séduire une femelle en faisant vibrer une de ses paires de pattes lors d'une danse nuptiale. En général, cela lui réussit bien.

Araignée sauteuse Saitis barbipes © MNHN - A. Canard Araignée sauteuse Saitis barbipes © MNHN - A. Canard

La Misumène variable est une araignée-crabe qui attend ses proies sur les fleurs, ses changements de couleur la rendent moins visible vis-à-vis de ses prédateurs les oiseaux. Elle peut passer du jaune au blanc, au vert, avec accessoirement des taches rouges. Ces adaptations de couleur sont assez lentes et nécessitent plusieurs heures.

Misumène variable, araignée-crabe Misumène variable, araignée-crabe © MNHN - A. Canard

La Pisaure admirable est une espèce errante au comportement très particulier. Le mâle capture une petite proie, l'emmaillote de soie et en fait un petit paquet-cadeau. Il cherche ensuite une femelle à qui il offrira son présent. La belle l'accepte en général et, la bouche encombrée par le paquet, ne s'attaque donc pas au mâle qui en profite pour la féconder... peu de temps après, la femelle pond un cocon de plus d'une centaine d'œufs qu'elle transporte dans ses crochets, ce qui l'oblige à jeûner pendant deux semaines. Elle suspend ensuite son cocon dans la végétation, tisse autour une toile de la taille du poing, et veille à proximité jusqu'à ce que ses bébés sortent puis, après quelques jours, s'éparpillent dans la nature. Il n'est pas encore certain que les individus de Corse appartiennent à la même espèce que celle du reste de l'Europe.

C'est derrière un clapet que vit l'effrayante Cténize corse, l'une des 7 espèces de mygales qui vivent sur l'île. Elle ne sort quasiment pas de son terrier et, la nuit, entrouvre l'opercule pour happer toutes les proies qui passent à proximité. Devenu adulte, à l'automne, le mâle part à la recherche du terrier d'une femelle. Ils y passent les fêtes de fin d'année ensemble. Il doit si bien s'y trouver qu'il n'en ressort jamais !

On trouvera plus de détails sur les espèces ou leur biologie, sur le site de l'INPN.

Alain Canard.