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Focus sur les dragues

Cette année encore, les dragues regorgent d'espèces intéressantes. Nous avons sur place dans la mission des spécialistes de la Méditerranée, capables de reconnaitre au premier coup d'oeil une espèce qui leur serait inconnue. La mission touche à sa fin, 3 espèces au moins de mollusques sont pressenties nouvelles pour la science, mais des dizaines d'autres n'avaient encore jamais été observées vivantes.

Ces découvertes n'auraient pas lieu sans Michel Le Gall, dans une vie précédente chef mécanicien sur les navires de la Flotte Océanographique française, et qui a rejoint comme bénévole l’équipe de La Planète Revisitée à son départ en retraite il y a près de 10 ans. C'est Michel qui fait toutes les mises à l’eau des engins de pêches : drague, chalut, drague triangulaire.

Aux manettes sur le chalutier Louis Gaby 2 : Pierre Louis Ferrero, le capitaine, et Mauren, son matelot, enchaînent les opérations. Leur connaissance du milieu et des zones à explorer est primordiale.

Pierre-Louis Ferreo, aux commandes du Louis Gaby 2 © Alice Leblond / MNHN Pierre-Louis Ferreo, aux commandes du Louis Gaby 2 © Alice Leblond / MNHN
La drague refait surface après avoir été trainée sur le fond quelques secondes © Alice Leblond / MNHN La drague refait surface après avoir été trainée sur le fond quelques secondes © Alice Leblond / MNHN
Michel Le Gall et Mauren remontent la drague à bord © Alice Leblond / MNHN Michel Le Gall et Mauren remontent la drague à bord © Alice Leblond / MNHN
Démaillage des échantillons © Alice Leblond / MNHN Démaillage des échantillons © Alice Leblond / MNHN
Les 4 échantillonnages résultant des 4 dragues de la journée sont mises dans des bailles, dans l'attente d'être tamisés et triés au laboratoire Les 4 échantillonnages résultant des 4 dragues de la journée sont mises dans des bailles, dans l'attente d'être tamisés et triés au laboratoire © Alice Leblond / MNHN

La majorité des opérations a eu lieu entre 40 et 400 mètres de profondeur, mais avec un record par 30 cm de fond ! Une première qui a porté ses fruits, puisque l'équipe « marées » repart demain échantillonner à pieds cette zone à la recherche du petit gastéropode Peringia qui n'avait pas été vu en Corse depuis... 1877 !

Question que l’on nous pose souvent : les engins de pêches utilisés pour l’échantillonnage ont-ils un impact appréciable sur le milieu ? Le mot "drague" inquiète car il désigne communément les gros engins industriels utilisés pour l'entretien des ports. Mais la drague que nous utilisons pour nos prélèvements  fait 60 cm de large et traine sur le fond sur une longueur de 50 à 100 mètres maximum. Un prélèvement réussi ramène environ 30 kilos de sédiments et l’impact sur les habitats est très localisé. Au total, depuis 2019, nous avons réalisé 3 coups de chalut et 112 coups de drague (3 chaluts et 60 dragues en 2020)

Il reste aujourd'hui 2 jours de terrain, et nous espérons de belles surprises jusqu'au dernier coup de drague ou jusqu'au dernier trait de chalut !

Michel Le Gall et Alice Leblond.